Après les statues à foison, il y a encore de belles découvertes à faire avant d'arriver enfin, aux chambres de Raphaël.
La galerie de cartes géographiques en est une.
Il y a deux planisphères anciennes sur toile. La première est du début du 16ème et la deuxième du début du 17ème. La différence entre deux mondes! Le monde des yeux du 16ème et celui du 17ème. En cent ans les yeux se sont ouverts, les formes se sont précisées, élargies, agrandies. On connait mieux son monde en 1710, nous n'en doutions pas un seul instant mais c'est touchant de le mesurer. Elles sont en toile blanche, ce n'est pas visible en photo. Par contre les cartes de l'Italie de 1580 sont intégrées au décor, une carte entre chaque fenêtre de la galerie, qui mesure 120 mètres de long sur 6 de large.
La corse était italienne à ce moment là.
Venise bien sûr!
Les chambres de Raphaël ... ENFIN!
Il y a comme un bouchon, si les salles précédentes la circulation restait fluide, il n'en est plus de même dès que nous abordons dans les appartements de Jules II.
Pour la petite histoire, Raphaël a 25 ans quand le pape lui demande de quitter Florence pour venir décorer ce nouvel appartement. Plusieurs peintres avaient déjà commencé la décoration, mais Raphaël refait l'ensemble.
La fresque d'Héliodore chassé du temple dont il nous manque une partie cachée, en réfection derrière un tissu blanc.
Héliodore, chargé par le roi de Syrie de dérober le trésor s'enfuit du temple de Jérusalem. Il est poursuivi par un cavalier et deux hommes envoyés par Dieu à la demande du grand prêtre juif Onias.
Un groupe se détache de la scène en bas à gauche. L'habillement est plus contemporain et les couleurs plus soutenues.
Le pape du haut de sa chaise à porteur, porté par Raphaël à droite et Marcantonio Raimondi, son ami et graveur à gauche et enfin à l'extrême gauche, un dignitaire romain.
La peinture s'inscrit très exactement dans l'ovale de la voute. Les yeux sont attirés par la perspective centrale qui nous mène vers le prêtre plongé dans la prière, éclairé par les bougies de la ménorah, et s'évadent ensuite par l'ouverture qui nous mène vers le ciel.
L'école d'Athènes
La scène se passe sous les voutes d'une grande basilique, où une une foules de personnages réfléchissent, échangent et travaillent ensemble. Il s'agit des sages et des philosophes de l'antiquité.
C'est difficile de tous les citer et les situer correctement.
Platon et Aristote sont les deux personnages principaux au centre.
Diogène est assis sur les marches en bleu.
En pleine réflexion, appuyé sur son coude Héraclite travaille. A sa gauche, Pythagore assis en rose et blanc note à partir d'une ardoise que tient devant un apprenti.
Tout à droite un groupe travaille la géométrie sous la direction d'Euclide.
La bataille d'Ostie
Cette fresque ne fait pas vibrer les foules, elle rappelle la victoire d'un pape contre les sarrasins en 849. Les puristes nous diront qu'elle n'est pas de Raphaëlle mais d'un élève, je vous laisse juger.
L'incendie de Borgo
L'incendie a eu lieu en 847. Foin des querelles de savoir qui a fait quoi, cette peinture nous montre au premier plan l'expression des habitants devant l'horreur et leur élan de fuite. J'aime beaucoup la porteuse d'eau à droite, bouche bée, elle pourrait être une fresque à elle seule.
Raphaël ayant situé la scène à Troie, le groupe de gauche, grand père, fils et petit fils, représente Enée, Anchise et Ascagne fuyant Troie en proie aux flammes.
Derrière, nous ne sommes plus à Troie puisqu'il s'agit l'ancienne basilique du Vatican, celle que j'aurai aimé voir.
Le couronnement de Charlemagne
Au premier abord, on est tenté de se poser la question: pourquoi Charlemagne est-il affiché ici? Bien sûr, il est venu se faire couronner ici le 25 décembre 800, mais est ce si important pour qu'on l'affiche encore en 1500?
Il faut comprendre la logique, en 1500, le pape tient à montrer que le pouvoir spirituel se place au dessus du pouvoir temporel, alors que Charlemagne à son époque tentait de prouver que son pouvoir venait de Dieu.
Je n'ai pas de photos de la Chapelle Sixtine. Dommage! c'était interdit et les surveillants étaient beaucoup trop nombreux. Impossible de faire comme dans le palais des doges de Venise: clic clac, une petite photo, c'est interdit? oh! excusez moi ...
De toute façon, le plafond est beaucoup trop haut pour espérer faire une photo d'ensemble discrètement. Il est plus raisonnable d'acheter un livre ou des cartes postales.
Nous avons simplement sorti les jumelles. Défendre son petit bout de siège était déjà bien compliqué. Un brouhaha général amplifié par les voutes perturbe la contemplation, et les gardes qui demandent régulièrement par haut parleur, "de ne pas rester sur place" nous ont agacé prodigieusement. Il faut vraiment se concentrer sur son audioguide pour en profiter pleinement.
L'escalier menant à la pinacothèque, pour le plaisir de l'œil.