samedi 24 avril 2010

Musée du Vatican : une petite suite ...


Après les statues à foison, il y a encore de belles découvertes à faire avant d'arriver enfin, aux chambres de Raphaël.
La galerie de cartes géographiques en est une.
Il y a deux planisphères anciennes sur toile. La première est du début du 16ème et la deuxième du début du 17ème. La différence entre deux mondes! Le monde des yeux du 16ème et celui du 17ème. En cent ans les yeux se sont ouverts, les formes se sont précisées, élargies, agrandies. On connait mieux son monde en 1710, nous n'en doutions pas un seul instant mais c'est touchant de le mesurer. Elles sont en toile blanche, ce n'est pas visible en photo. Par contre les cartes de l'Italie de 1580 sont intégrées au décor, une carte entre chaque fenêtre de la galerie, qui mesure 120 mètres de long sur 6 de large.
La corse était italienne à ce moment là.


Venise bien sûr!



Les chambres de Raphaël ... ENFIN!
Il y a comme un bouchon, si les salles précédentes la circulation restait fluide, il n'en est plus de même dès que nous abordons dans les appartements de Jules II.
Pour la petite histoire, Raphaël a 25 ans quand le pape lui demande de quitter Florence pour venir décorer ce nouvel appartement. Plusieurs peintres avaient déjà commencé la décoration, mais Raphaël refait l'ensemble.

La fresque d'Héliodore chassé du temple dont il nous manque une partie cachée, en réfection derrière un tissu blanc.
Héliodore, chargé par le roi de Syrie de dérober le trésor s'enfuit du temple de Jérusalem. Il est poursuivi par un cavalier et deux hommes envoyés par Dieu à la demande du grand prêtre juif Onias.
Un groupe se détache de la scène en bas à gauche. L'habillement est plus contemporain et les couleurs plus soutenues.
Le pape du haut de sa chaise à porteur, porté par Raphaël à droite et Marcantonio Raimondi, son ami et graveur à gauche et enfin à l'extrême gauche, un dignitaire romain.
La peinture s'inscrit très exactement dans l'ovale de la voute. Les yeux sont attirés par la perspective centrale qui nous mène vers le prêtre plongé dans la prière, éclairé par les bougies de la ménorah, et s'évadent ensuite par l'ouverture qui nous mène vers le ciel.


L'école d'Athènes
La scène se passe sous les voutes d'une grande basilique, où une une foules de personnages réfléchissent, échangent et travaillent ensemble. Il s'agit des sages et des philosophes de l'antiquité.
C'est difficile de tous les citer et les situer correctement.
Platon et Aristote sont les deux personnages principaux au centre.
Diogène est assis sur les marches en bleu.
En pleine réflexion, appuyé sur son coude Héraclite travaille. A sa gauche, Pythagore assis en rose et blanc note à partir d'une ardoise que tient devant un apprenti.
Tout à droite un groupe travaille la géométrie sous la direction d'Euclide.




La bataille d'Ostie
Cette fresque ne fait pas vibrer les foules, elle rappelle la victoire d'un pape contre les sarrasins en 849. Les puristes nous diront qu'elle n'est pas de Raphaëlle mais d'un élève, je vous laisse juger.


L'incendie de Borgo
L'incendie a eu lieu en 847. Foin des querelles de savoir qui a fait quoi, cette peinture nous montre au premier plan l'expression des habitants devant l'horreur et leur élan de fuite. J'aime beaucoup la porteuse d'eau à droite, bouche bée, elle pourrait être une fresque à elle seule.
Raphaël ayant situé la scène à Troie, le groupe de gauche, grand père, fils et petit fils, représente Enée, Anchise et Ascagne fuyant Troie en proie aux flammes.
Derrière, nous ne sommes plus à Troie puisqu'il s'agit l'ancienne basilique du Vatican, celle que j'aurai aimé voir.



Le couronnement de Charlemagne
Au premier abord, on est tenté de se poser la question: pourquoi Charlemagne est-il affiché ici? Bien sûr, il est venu se faire couronner ici le 25 décembre 800, mais est ce si important pour qu'on l'affiche encore en 1500?
Il faut comprendre la logique, en 1500, le pape tient à montrer que le pouvoir spirituel se place au dessus du pouvoir temporel, alors que Charlemagne à son époque tentait de prouver que son pouvoir venait de Dieu.



Je n'ai pas de photos de la Chapelle Sixtine. Dommage! c'était interdit et les surveillants étaient beaucoup trop nombreux. Impossible de faire comme dans le palais des doges de Venise: clic clac, une petite photo, c'est interdit? oh! excusez moi ...
De toute façon, le plafond est beaucoup trop haut pour espérer faire une photo d'ensemble discrètement. Il est plus raisonnable d'acheter un livre ou des cartes postales.
Nous avons simplement sorti les jumelles. Défendre son petit bout de siège était déjà bien compliqué. Un brouhaha général amplifié par les voutes perturbe la contemplation, et les gardes qui demandent régulièrement par haut parleur, "de ne pas rester sur place" nous ont agacé prodigieusement. Il faut vraiment se concentrer sur son audioguide pour en profiter pleinement.



L'escalier menant à la pinacothèque, pour le plaisir de l'œil.



dimanche 18 avril 2010

Les musées du Vatican : quelques statues

Nous avions choisi toutes les options pour être le plus tranquilles possible. En premier le jour de l'audience Papale et le billet coupe file ensuite à .... 8 heures du matin!
On assure!
Mais il restait quand même un doute ... on dit tellement partout que c'est toujours plein, une queue terrible ... eh bien, non! il n'y avait personne ou presque jusqu'à 10 h15. Ensuite ça commence à se corser, les groupes passent vite pour aller direct aux chambres de Raphaël et à la chapelle Sixtine.
Elle nous tient tellement en halène cette chapelle Sixtine ... qu'il est difficile d'être concentré sur ce que qui nous est offert.
Un des correspondants allemand des enfants m'avait posé un jour la question devant le Louvre que nous longions en Bateaubus : quel est le plus grand des deux musées "en surface", le Louvre et le Vatican?
J'étais bien incapable de le dire, aujourd'hui encore je ne suis pas sûre d'avoir la bonne réponse. Je connais le Louvre, j'avoue volontiers sur le plan les recoins où je ne suis pas allée souvent mais je suis bien en peine de dire si les surfaces valent celles du Vatican.
Le circuit du Vatican oblige les touristes à passer dans un grand nombre de salle avant d'arriver à la Chapelle Sixtine. Quand nous y arrivons enfin, selon ce qu'ont été les jours précédents, les pieds sont en confiture, et le dos tire.
Pour être confort, il faut le faire en deux fois, ce qui permettrait d'ajouter les jardins que nous n'avons pas vus, et de trainer plus dans les salles. Ce que nous avons beaucoup apprécié dans les musées du Vatican, c'est qu'il nous semble qu'une sélection rigoureuse a été faite et qu'il ne reste que du très beau à voir.
Rien que les statues déjà vous rincent l'œil. Après la Grèce l'été dernier, c'est bien agréable d'en rencontrer à nouveau.

Un Anubis romanisé des salles égyptiennes.


La cour octogonale du palais du Belvédère où sont réunies les statues grecques et romaines



L'Apollon du Belvédère : une copie romaine d'un original grec attribué à Léocharès.



Je n'ai pas le petit carnet de note de tout bon photographe, et surtout je n'arrive pas à regarder, profiter, photographier et noter! D'après le livre du musée, et mes souvenirs quand même, ce doit être la Vénus Félix. La loupe sur la photo confirme.
Par sa pose, cette sculpture s'inspire de l'Aphrodite de Cnide de Praxitèle. Je l'ai trouvée beaucoup plus fine et féminine que son modèle. Elle est mise en valeur par le fond peint de la niche dans laquelle elle est placée.


Le groupe de Laocoon, le "fameux" dit-on dans les guides.
Nous l'avons pour notre part découvert. C'est vrai qu'il est très réaliste et que la force musculaire et psychologique qui en ressort est impressionnante.
Pour l'histoire, Laocoon prêtre d'Apollon à Troie, met en garde ses compatriotes quand ils souhaitent faire entrer le cheval laissé par les Achéens devant Troie. Ce devait être une offrande à Poséidon.
C'est à lui que Virgile fait dire " Je crains les Grecs, même lorsqu'ils apportent des présents."
Alors que Laocoon fait un sacrifice à Poséidon, deux serpents sortent de la mer et se jettent sur les fils de Laocoon et les démembrent puis s'attaquent à Laocoon qui tentait de s'interposer.
La suite est plus connue, les troyens n'ont pas entendu les réserves de Laocoon.
Ce que je préfère, c'est les fils de droite qui essaye d'ôter le serpent qui entoure sa cheville. Le geste et le profil grimaçant nous entraine dans l'horreur.


Hermès, copie romaine de l'époque d'Hadrien tirée d'un bronze grec du IVème siècle avant JC. Il a été retrouvé près du château de Saint Ange en 1543.
Quelle époque le 16ème siècle à Rome ! Les travaux de construction mettaient à jour des statues, des mosaïques, des fondations depuis longtemps enfouies sous terre. Bien sûr, bien sûr, ce n'était pas monsieur "tout le monde" qui se faisait construire son petit palais, mais laissez moi rêver! Il m'aurait plu de voir les yeux émerveillés des fins connaisseurs appelés à se prononcer sur la datation de la dernière trouvaille et l'enthousiasme soulevé après ces découvertes.



Jules César dans le cabinet des bustes. Promis la prochaine fois, je prends des notes. Si vous reconnaissez les deux autres, faites partager!



Bustes de Caton et Portia, deux époux provenant d'une tombe du 1er siècle avant JC. je les trouvent très touchants.

lundi 5 avril 2010

Sainte Prassède

Voilà mon coup de cœur romain, l'église Sainte Prassède (ou Praxède en français). Une seule étoile au guide Michelin. Ce n'est pas souvent que je suis à ce point .... pas d'accord avec eux.
Sainte Prassède fut martyrisée à Rome au temps de l'empereur Marc Aurèle. Elle aurait fait vœux de chasteté et aussi de se consacrer aux pauvres. Cette église doit être le seul témoignage de son existence. Elle est fêtée le 21 juillet avec les Victor. Elle passe inaperçue.
Il y aurait eu quand même 15 personnes prénommées Praxède depuis 1900 en France. Pour des parents qui cherchent l'originalité, voilà qui pourrait convenir. Je n'en ai pour ma part, jamais rencontré.
La première construction de cette église date du IXème siècle, et même si elle a été remaniée, la renaissance ne l'a pas complètement refaite.
Je trouve même que le mélange est assez harmonieux. Je vous accorde que le plafond à caisson alourdi un peu l'ensemble ... mais pas plus.


Les fresques sont des XVI et XVIIèmes siècles.


Les mosaïques du choeur sont du 9ème siècle, malheureusement comme dans toutes les églises que j'ai visitées à Rome, le baldaquin coupe la vue et nous empêche de prendre une photo de détail.



Cette église est tellement simple qu’elle en est touchante. Un petit bijou dans un écrin cette chapelle dédiée à Zénone. Ouf, la renaissance n’a pas tout démoli.

Quand on aime la mosaïque en voilà de bien belles et on a du mal à s'extirper de l'endroit, quand bien même étouffée par un car de pèlerin qui rempli l'espace exigu, on ne bouge pas.

Pourtant, trop vite l'éclairage s'éteint et il faut aller glisser sa pièce dans la boîte pour relancer l'enchantement.

Zénon ou Zénona, voilà encore un prénom peu commun! Saint Zénon vécut au 5ème siècle, il appartenait à l'administration des courriers impériaux, autrement dit, les postes et communications A la mort de l'empereur, il se retira de la vie publique et mena une vie ascétique pendant 40 ans.

La dernière fois que ce prénom a été donné, en France du moins, c'était en 1955 ... j'en connais qui ont eu chaud! Entre Irma et Zénona, c'est quoi votre préférence ....







Pour voir les photos sous un meilleur angle :
http://www.rome-passion.com


samedi 3 avril 2010

Le vatican

La place Saint Pierre un matin de début mars, pratiquement vide de touristes et avec du soleil. C'est impossible de se rendre compte de la taille et de l'envergure de ce qui nous entoure.
Il faut voir passer une voiture de nettoyage "normale" pour comprendre, ou bien imaginer le nombre de personne que l'ont peu faire entrer ici un jour de fête.


Deuxième grand sujet d'admiration, la colonnade du Bernin. C'est vrai que les occasions ne manquent pas de voir la place St Pierre sur nos petits écrans ... mais il faut vraiment y être pour comprendre ce qu'a voulu faire l'architecte et apprécier.
Sur la première photo, un petit rond apparaît au sol. Si nous nous plaçons sur ce rond, la perspective nous renvoie l'image d'une seule rangée de colonnes au lieu des quatre.
Un petit jeu qui nous laisse imaginer le remue méninges de l'architecte ...
L'obélisque du centre date du 1er siècle avant JC, taillé en Egypte. Il fut apporté ensuite à Rome par Caligula pour le placer dans son cirque.
Le pape Sixte Quint le fit placer au centre de la place.
Il ne choque pas ...sans connaitre son cheminement, il nous semble normal de le voir là. Est ce l'habitude de notre obélisque sur la place de la concorde?
Ceci dit, ce serait intéressant de comparer la taille des deux places.... Je cherche les mesures de la place de la concorde pour comparer. Lequel tient dans l'autre? A votre avis?


La Pieta de Michel Ange.
J'aurai préféré la voir en plongé, de cette façon, nous perdons la vision du visage du Christ.
L'immensité de l'environnement, le brouhaha permanent et la vitre qui nous sépare gênent le recueillement.
C'est ainsi dans toute la basilique, c'est beau, de style uniforme, mais nous perdons un peu le sens du lieu.


La basilique est immense et vide de chaise ou de banc sauf dans la chapelle d'abside derrière le baldaquin. A elle seule, cette chapelle a la taille d'une église "normale".
Le guide vert nous dit très justement qu'ici les "proportions sont si justes que la démesure reste mesure". La phrase est entre guillemets mais, il ne nous est pas dit qui en est l'auteur.



Le baroque n'est pas vraiment la période que je préfère. Ma préférence restera à la basilique de Vezelay ou à Saint Lazare d'Autun ou même les autres basiliques de Rome.
La visite guidée des fouilles nous permet de voir une maquette de l'ancienne basilique ... il faut aller la voir ainsi que les tombes des premiers chrétiens et celle de saint Pierre. Lors de cette visite, nous nous trouvons sous le cœur de la basilique. Nous pouvons voir des caveaux de famille et la tombe de saint Pierre, là où tout à commencé. Pour le recueillement, la méditation ou la prière, le lieu est préférable.
Mais je reconnais quand même que la palette de marbre est impressionnante. C'est l'amateur de Cailloux qui a aimé cette visite. J'aurai aimé en savoir plus sur leur provenance, où la nature nous permet-elle de trouver toutes ces couleurs?


Allez! il fallait bien les photographier! Ce sont eux qui nous ont ouvert la voie pour accéder à la nécropole païenne et au tombeau de Saint Pierre sous la basilique. Des fouilles ont été réalisées entre 1939 et 1950. Tout est à voir, encore faut il réserver auparavant.
Dans ces cas là, les garçons sont toujours ravis d'aller là où tout le monde ne va pas.

La Rome de Joachim du Bellay

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n'aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme.

Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.

Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,

Reste de Rome. O mondaine inconstance !
Ce qui est ferme, est par le temps détruit,
Et ce qui fuit, au temps fait résistance.

vendredi 2 avril 2010

Le centre historique

Découverte du centre historique pour le premier jour, comme le proposent toutes les agences de voyage. Nous contournons le Palatin pour trouver le Capitole. Des murs de briques partout, des peintures au détour d’un chemin, nous sommes dans un musée à ciel ouvert.

Où sommes nous? Est ce que nous sommes dans le centre historique ?

Est ce Rome ? ou est ce une partie du centre ? Est on vraiment en ville ?

Où est la ville ?


Le long de la via Imperia, les couches se superposent, nous partons du sol à l’époque romaine pour arriver en haut, sur le toit du Vittoriano en ascenseur de verre du XXème ou XXIème siècle.


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La foule est là, sans plus, ce n’est ni l’hiver ni le printemps, il manque juste un peu de lumière pour faire de belles photos.

Les musées Capitolins, à la rencontre de la statue de Constantin.

En position assise, elle mesurait 10 mètres de haut. La photo du pied est partout dans Rome, sur des calendriers, des cartes postales ou des posters. Le pied seul ou avec un chat endormi entre deux orteils, de toute façon elle est impressionnante. Mes pointures 45 n'ont qu'à bien se tenir!




Nous
rentrons dans le Palais des Conservateurs. But premier et affichés pour nos ados, voir la louve, mais la louve est partie avec Remus et Romulus pour Berlin….
Est-ce que ça se fait ? S’en aller à Berlin alors que nous arrivons à Rome ?
Heureusement, le Palais des Conservateurs est une petite merveille en soit.
Il nous reste les murs, les plafonds et les sols … et les quelques pièces qui restent à admirer , un peu perdues au milieu des caisses de déménagement et des piedestals vides qui nous gênent un peu.

Certaines sont quand même belles et bien connues ...



Ici aussi, comme à l’extérieur c'est un furieux mélange d'époques, des inscriptions sur les murs et des peintures murales faussement romaines, des plafonds à caisson renaissance ....




Pour finir par un écrin contemporain construit pour abriter la statut de Marc Aurèle.
Il nous a coupé les pattes, Marc Aurèle du haut de son cheval. Assis tous les quatre sur les quelques marches qui mènent à la pièce, nous étions KO. Debout depuis 4 heures et demi, la pose s'impose!



Quelques coups d'oeil rapides encore, mais nous devons abandonner la partie.